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Véhicules électriques : entreprises, passons la seconde

16/05/2023

La transition écologique ne peut pas se faire sans les entreprises. Si l’on veut accélérer le verdissement de notre parc automobile, la voiture de fonction de demain devra être électrique.

“En France, on n’a pas de pétrole, mais on a du lithium” se félicitait Emmanuel Macron il y a quelques mois, affichant sa volonté d’accélérer sur le sujet du véhicule électrique. L’ambition de créer une filière française s’est traduite par un objectif de production de deux millions de batteries d’ici la fin du quinquennat : un pas de plus sur le long chemin de la transition vers une mobilité plus durable. Les premiers jalons sont déjà posés : notre parc automobile a entamé une phase d’électrification massive, avec une multiplication par six des ventes de véhicules électriques en l’espace de cinq ans.

Les flottes professionnelles, un gisement sous-estimé

Sans le bouclier tarifaire, la hausse des prix de l’énergie ces derniers mois aurait pu perturber la transition en cours du parc automobile. Mais même avec les dernières augmentations, la rentabilité de l’électrique face au thermique reste imbattable : avec un coût de seulement trois euros pour cent kilomètres, l’avantage financier est manifeste à l’heure où le prix des carburants continue à s’envoler. Toutefois, avec un prix d’achat supérieur en moyenne de 8 000 euros à celui d’un modèle thermique, le véhicule électrique n’est pas encore à la portée de toutes les bourses. Le gouvernement met d’ailleurs l’accent sur le leasing pour amortir les coûts : c’est sur ce mécanisme que repose le dispositif de location de voitures électriques à 100 euros par mois, qui doit être mis en place cette année pour les particuliers.

S’il faut saluer l’implication des pouvoirs publics dans l’accompagnement financier des particuliers pour l’achat d’un véhicule électrique, ne peut-on pas aller plus loin sur d’autres segments ? Une étude récente sur le niveau d’électrification des 5,7 millions de véhicules professionnels de France a dévoilé que 66% des entreprises ne sont pas en ligne avec les quotas légaux de verdissement de leurs flottes. Or la transition énergétique ne peut réussir que si elle est collective et généralisée. Les entreprises doivent faire leur part. En ce sens, le gouvernement doit s’engager aux côtés des professionnels, à travers des politiques d’incitation à la transition électrique des flottes plus importantes. Au-delà des gains climatiques, ce sera aussi un moyen de sécuriser les débouchés des constructeurs automobiles pour leur offre de véhicules électriques.

Car versus cash

En cette période d’inflation accrue, conjuguée à une pénurie de main-d'œuvre persistante, les entreprises mènent une guerre des salaires parfois difficile à gagner. Dans un contexte de forte concurrence lors du recrutement, les avantages en nature peuvent faire pencher la balance. Et si on misait sur la “car” au lieu du “cash” ? Le véhicule de fonction est devenu un vrai levier d’embauche et de fidélisation. Proposer une solution de mobilité à un salarié est ainsi moins coûteux pour l’entreprise qu’une augmentation de salaire (les charges patronales étant particulièrement lourdes), et un atout pour le salarié qui gagne en pouvoir d’achat et peut économiser sur les frais générés par l'acquisition d’un véhicule personnel, l’assurance ou encore l’entretien. Faire le choix de l’électrique permet ainsi de rester compétitif (ce type de voiture durant plus longtemps qu’un véhicule thermique) tout en agissant concrètement pour la planète. Les collaborateurs les plus soucieux de l’environnement y sont particulièrement attentifs.

Pour atteindre nos objectifs climatiques, l'industrie automobile doit poursuivre sa mue électrique. Dans le contexte actuel, nous avons plus que jamais besoin d’une énergie décarbonée. Il est regrettable que l’avantage concurrentiel que constituait notre parc nucléaire passé se soit dissipé sous le poids de décisions politiques, ayant mené à un parc fonctionnant à seulement la moitié de ses capacités aujourd’hui.

Le futur de la voiture ne peut pas se faire sans l’électrique. Gageons que la volte-face de l’Allemagne sur l'interdiction de la vente de voitures à moteur thermique en 2035 dans l’UE n’entrave pas l’élan de l’électrification de notre parc automobile. Si Bruno Le Maire ambitionne que la France soit vraiment “en tête du combat climatique” sur le sujet, on ne peut décemment pas rester au point mort.

Par Nicolas Fragne, fondateur de Yooliz

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